vendredi 25 septembre 2015

Un blog à lire, à savourer

https://vergiberation.wordpress.com/2015/09/23/les-dissociations-traumatiques/
Merci à Matti King via FB pour ce lien..

Donc premier "bolduc" (le ruban large qui nous figure et qui se déroule de notre naissance voire avant jusqu'à notre mort) coupé à 6 mois (intra utero) : mort de mon grand père.
Deuxième coup de ciseau à 3 mois (mort de mon arrière grand mère qui vivait avec ma grand mère et ma grand tante, à coté de chez nous.)
Troisième à 6 mois (maladie grave de ma mère donnée pour perdue et séparation totale avec celle-ci -risque de contagion-)
Tout va bien pourtant grâce à ma grand mère et ma grand tante qui s'occupent de moi comme des chefs. Princesse je suis.
Quatrième bolduc coupé à 2 ans (retrouvailles avec ma mère... pas simples)
Plusieurs autres (ma mère ne va pas très bien psychologiquement et a toutes les raisons pour cela, traumatismes de guerre lourds QUE J'IGNORE.)
Une embellie à Marseille au lycée Longchamps (ma mère va mieux, j'ai des amies super etc..) Reste le manque d'argent.
Et c'est l'école normale que j'ai présentée pour la soulager de ma charge (et j'y suis interne comme toutes et le souffre douleur d'un groupe). Abandonnée à mon sort par mes parents qui refusent de me laisser démissionner. Bizarrement, un enfant (pauvre presque toujours) a le droit de passer ce foutu concours qui fait de lui une sorte de fonctionnaire plus ou moins "payé" et pris en charge sur tous les plans avec contrat etc... MAIS PAS CELUI DE DÉMISSIONNER ENSUITE. (Ça ne s'appellerait pas de l'esclavage?) Ce sont les parents qui décident (et ça leur coûte évidemment donc le plus souvent ils refusent -voire cela ne leur est jamais demandé-.) Tentative de suicide, pas très sérieuse. Autre traumatisme donc : l'abandon..  Un psy me tire de là et exige mon externement. Mes parents me reprennent donc, forcés. (Mais je suis toujours normalienne). Une embellie à Alès (je suis bonne élève, appréciée, j'ai des amies etc...) Mais un fil s'est cassé. Je découvre la philo avec émerveillement, ça m'aide à comprendre, du moins à tenter de comprendre. Mais mes parents sont plus compliqués que Kant. Bac. Je veux aller en fac, en philo. Entre temps leur situation matérielle s'est améliorée (mon père gagne du fric) mais ils refusent. Ils n'en ont pas les moyens, c'est trop risqué, et puis je dois faire ma "quatrième année" d'école normale à Nîmes car je suis toujours normalienne, ainsi j'aurai un travail sûr on ne sait jamais ce qui peut arriver etc... Je ne peux rien faire, je suis toujours mineure. Désespérée, je m'inscris en cachette en fac, j'envisage tout, même de me prostituer pour pouvoir étudier. Et je tombe malade gravement (appendicite non soignée qui a mal tourné suivie après l'opération sans hygiène d'une hépatite virale plus anémie). Devant mon état, ils acceptent enfin de me laisser démissionner, "ils" étant les administratifs du Rectorat dont mes parents doivent suivre le mouvement. Je vais donc en fac "officiellement", l'embellie. Mariage ensuite, avec un gus qui m'exploite puis me bat (alors que je suis enceinte). Je pars après un viol épouvantable. Nième traumatisme. J'avorte in extremis. Puis je me remarie avec N qui disait m'aimer depuis des années sans l'avoir avoué. Dommage : moi aussi ! L'embellie. Ma fille. Vient la guerre au Liban et sa famille avec. Je suis rejetée car je ne suis pas juive et petit à petit notre couple se délite et nos enfants en pâtissent. Je dois être une assez mauvaise mère quoique de bonne volonté. Je ne sais pas ce qu'est une bonne mère et, le rejet de la famille -fort nombreuse- de mon mari aidant, rien ne va plus. Je fais peut-être subir à ma fille [mais à l'opposé : je la sur-couve alors que ma mère m'a abandonnée, involontairement au départ, volontairement ensuite pour complaire à mon père, la vêts de fringues nombreuses et parfois super chères quand moi j'ai porté les mêmes vêtements que ma mère rallongeait... ce qui est tout aussi mauvais peut-être] je fais donc subir à ma fille les trauma que ma mère m'avait fait subir (plus des tentatives de suicide) sans avoir pourtant les excuses qu'elle avait (la guerre). Je suis un "dommage collatéral". Cela prend des années mais nous finissons par nous séparer N et moi définitivement. Je pers ma fille... mais je garde mon fils que j'élève en partie seule. Tout va bien, je suis réconciliée avec mes parents qui ont sauvé ma fille (d'une anorexie) et se montrent imprévisiblement d'excellents grands parents. Mais elle refuse de me voir (quoiqu'ayant opté pour les mêmes études que moi) et si je la rencontrais dans la rue je ne crois pas que je la reconnaîtrais. Je me reconstruis ensuite seule, avec mon fils dans le Midi (puis il part, appelé à Paris par son père qui ne supporte pas d'être seul, car notre fille refuse également de le voir -mais pas son argent, c'est à dire le nôtre) bien qu'il se soit apparié avec quelqu'une d'autre dès mon départ -en fait, même un peu avant!- Puis mon fils lui même s'apparie. Tout va bien. Cependant, dans le déchirement du couple que nous formions avec N. il tente de tirer son épingle du jeu en jouant de l'un contre l'autre, aidé par sa copine (qui le fait peut-être sans s'en rendre compte.) Un mini drame et nième traumatisme : ils ont investi ma maison (normal) et peu après que je sois revenue, après l'embellie exceptionnelle des retrouvailles, tentent clairement de m'en chasser, surtout du jardin, y compris d'une pièce totalement séparée au fond d'une cour que j'avais occupée, les laissant évidemment dans l'appartement. Ils avaient prévu avec N des travaux d'agrandissement exceptionnels qui sacrifieraient tout le jardin et les arbres. Je m'y oppose. Et c'est le clash. Tous sont ligués contre moi qui surviens après des années (j'avais dû m'occuper d'affaires dans le midi) et démolis tout leur projet, qu'ils refusent de revoir à la baisse : c'est "ça" ou rien. Je ne cède pas. N., briefé par eux, (inconscients ou pervers? je ne sais pas) se déchaîne contre moi : "tu es une ratée minable jalouse qui n'a rien fait dans sa vie et ne supporte pas que* etc"... C'est bien évidemment à prendre comme un transfert et sur le coup ne me touche guère, bien que ce soit en partie exact. En partie seulement. A présent, bizarrement, un peu plus.

Si je résume, j'ai plusieurs "fils" du "bolduc" coupés dès le départ (et ce n'est la faute de personne pour la plupart). Une part de moi demeure effectivement à 15 ans (le chien abandonné sur le bord de la route, attaché, pendant que le caravane file joyeuse, suppliant en vain qu'on le laisse monter). Mais cela peut être positif : justement, je recueille des chiens, des animaux rejetés, ce qui me libère. Une part de moi demeure la Princesse adulée [ce qui me donne de la force et parfois un zeste de narcissisme, je suis belle et brillante n'est-ce pas (!!)] Une autre partie de moi est cynique mais efficace (je ne me fais aucune illusion sur les gens, même mes proches -mes parents ne m'ont-ils pas reprise que contraints et forcés?- bref je n'ai aucune confiance en les humains, capables de tout et je peux éventuellement en jouer -rarement et souvent pour le "bon" motif"). Car je ne dois ma liberté (relative) et mes études qu'à ma force de volonté (et à ma jaunisse). A personne d'autre.

Je peux dérouter par ces diverses facettes aussi vraies les unes que les autres. Je peux me priver de manger pour mes chiens ou pour envoyer de l'argent à mon fils mais je peux aussi le chasser (il a 30 ans) de la maison sans le moindre scrupule s'il tente, lui, de m'en virer, directement ou indirectement ... ou d'abattre des arbres. Quitte à ne plus le revoir. Le fil est cassé, pas renoué, et le ruban est fragilisé : mais n'est-ce pas le cas de tous ? Plus ou moins?

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