dimanche 13 septembre 2015

A propos de Bastien. Les dükvalden. Qu'est-ce que l'emprise ?

A propos de la mort de Bastien, jeté par son père dans une petite machine à laver à chargement par le haut réglée sur une heure avec essorage, pendant que sa mère qui l'avait dénoncé auprès de lui -il aurait fait des bêtises à l'école- faisait un puzzle avec sa fille aînée, à coté- ...

Ce qui me gêne, mes ami/es... c'est cette notion d'emprise invoquée par certaines d'entre vous (féminisme oblige) pour minimiser voire justifier l'attirude -je laisse!- de la mère qui n'a rien fait pour défendre son fils, au contraire : c'est comme les pèlerinages au Mont St Denis (ici) pour faire pleuvoir qui ont lieu juste à la fin d’août (période où il va déluger) ! ce dont on remercie ensuite le Saint bienveillant.

Mais dites-moi, c'est quoi l'emprise? Est-ce par exemple le fait pour un homme de laisser sa fille très jeune (4 ans au départ) seule avec une femme (sa mère) -dont les qualités sont indéniables, ne serait-ce que celle de "porter" la famille sur tous les plans ou presque-... mais qui est sujette à des crises.. disons de désespoir au cours desquelles il lui arrive d'être imprévisible et parfois violente (envers elle-même surtout)..  pour aller s'égayer ailleurs -avec de belles amies-.. ? et à 80 ans, lorsqu'enfin elle l'interroge sur cet abandon qui l'a durablement perturbée, de lui répondre que : "ce qu'il n'a pas pu faire pour lui, il ne fallait pas lui demander de le faire pour quelqu'un d'autre"? En d'autres termes, il était sous emprise. Question : est-ce de l'emprise... ou un incommensurable égoïsme?  Car justement, ce qu'il n'avait soi disant pas pu faire pour lui, il eût dû le faire pour sa fille.. une simple question de.. amour ? devoir ? logique ? comme on voudra... Les emprisés réagissent toujours ainsi : ils ne perlent que d'eux, se mettent dos à dos avec l'enfant leur victime comme s'il y avait une comparaison possible entre un homme sportif adulte de 40 ans et une gamine de 4 ou même ensuite adolescente.

Cette notion d'emprise est pratique pour se laver les mains de tout ce qui peut déranger quelqu'un, pour préserver son train train confortable dans une vie certes sans gloire mais où POUR LUI/ELLE tout baigne.. et éventuellement, si par malheur ça tourne vraiment hard, pour tirer son épingle du jeu.. le tout sur le dos de l'enfant... et d'un/e éventuel/le "empriseur/e"? ("Voyons tu/elle exagères toujours"..) un enfant que l'on peut même parfois rendre responsable de ce qu'il n'a pu éviter.. ou d'un mal être dont on est la cause ! comme on rendrait un médecin responsable de la maladie parce qu'elle est toujours là lorsqu'il arrive.

Cette notion d'emprise me hérisse. Il faut le reconnaître, ce sont souvent -mais pas toujours comme on vient de voir- les femmes qui l'invoquent et avec le plus de succès ; ça marche du feu de Dieu :
1, vis à vis des hommes que cela conforte dans l'idée de notre infériorité.. qui les titille là où ça fait tant de bien (de la pitié au mépris, il n'y a qu'un pas et une femme qui suscite le mépris suscite en même temps la pitié et... sera moins chargée en cas de porcès, euh, de procès) et :
2, vis à vis des femmes par solidarité féminine un peu controuvée. Tout bénef.

De la même façon, autrefois certaines féministes justifiaient le voile :
-"c'est toujours aux femmes qu'on s'en prend, fichez leur la paix enfin avec leur voile si ça leur fait plaisir"- .. et, devant ces femmes qui clament qu'elles "ont été sous emprise" je ressens la même chose, le même malaise que devant une femme voilée volontairement qui le revendique: elles se dégradent et ME dégradent avec elles.

La soi-disant "emprise" se joue à trois au moins :
il y a l'emprisé/e ;
l'empriseur/e ;
et les "dükdalven" ("duc d'Albe")*...

L'enfant ou le plus faible est toujours le dükdalven mais l'empriseur/e et l'emprise/e parfois intervertissent leurs rôles. L'un accepte parfois d'être traité plus bas que terre mais compense en batifolant sans être trop inquiété. L'autre accepte des brimades mais profite d'un certain train de vie et finalement s'en accommode relativement bien.. et l'une/e, peu avenante, mettons obèse, d'un ami/e séduisant/e.... les combinaisons de ce qu'on appelle l'emprise sont infinies... et on peut se fourvoyer sur les distributions, surtout en cas de drame où c'est un peu le sauve-qui-peut ; là, c'est le plus malin qui gagne et incontestablement les femmes le sont davantage.. Mais l'enfant, lui, est toujours le dükvalden des deux.
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* Ainsi au XVI ième siècle les marins hollandais appelèrent-ils -du nom de leur sanglant gouverneur espagnol- les bouées sur pieux placées entre les quais et les bateaux pour les amarrer en haut-fond, absorbant le choc des vagues sur leurs coques... qu'ils imaginaient ainsi encaissant non stop les coups de mer.
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primum nocere

Le dossier "Bastien, l'enfant tué dans une machine à laver par son père pendant que sa mère faisait un puzzle avec sa fille.. La responsablité des femmes aussi. Débat féministe. http://journalphilosophoque.blogspot.com/2015/09/bastien-le-dossier.html

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