dimanche 13 septembre 2015

Dialogue sur FB à propos de la mère de Bastien, concessions

Après la lecture d'un texte d'Hélène Palma, intéressant ++... qui m'a interpellé, merci à elle (mais je n'avais pas la possibilité de répondre directement avec mon téléphone et je n'ai pas d'électricité.) Ma réponse.

Il est possible que dans le cas de la mère de Bastien, la notion d'emprise soit valide et qu'elle n'ait pas mérité sa peine. OK. La sociologie et encore moins la psy ne sont pas des sciences "exactes". Mais cette notion a été si utilisée et à tout bout de champs (comme celle d'inconscient, de Dieu ou de miracles par la psy, la métaphysique et la religion) qu'elle est devenue un bateau où on peut entasser tout et son contraire. Simplificatrice... et aussi bien pratique (pour les pro cette fois) pour cacher une certaine ignorance.. voire pour une DOXA ; on "explique"... par un mot. Qui en certains cas, non seulement n'explique rien mais joue a contrario de ce que l'on croit, (voir plus loin).

Remonter les responsabilités n'a peut-être pas de sens, désolée de me citer* : le père de Bastien aussi a été martyr du sien, la mère idem donc c'est eux qui devraient aussi être sur le bac des accusés.. et avec eux leurs propres parents ..  etc.. Allons plus loin : Bastien était lui aussi déjà (dit-on) un enfant violent qui plus tard peut-être etc.. A un moment pourtant, désolé de me citer encore, il faut savoir arrêter cette chaîne, pour la société ; l'angélisme est mortifère, et il faut le jeter aux orties, même si on sait qu'on n'a pas tout à fait raison. Ce qui semble préoccupant ici c'est qu'a priori certaines sans informations plus précises, ont immédiatement défendu la mère. (Comme on l'a vu sur la toile) et persisteront (pas toutes cependant) ensuite, même lorsque des détails accablants pour elle seront révélés par sa propre fille: cela nous décrédibilise.

Il y a des cas certes mais trop simplifier (le concept est pratique! comme toujours on crée un concept pour cadrer et hop on y ajuste la réalité, à coup de pieds si elle résiste) trop simplifier ne permet pas de comprendre, ce qui fait toujours le jeu des salaud/es, oui j'emploie le mot à dessein. Qui vont s'en servir voire même parfois prévoir de le faire au cas où. (Ainsi ces gus/ses, si si mes amies, je vous assure, réveillez vous, ça existe !! qui assurent clairement en public qu'ils/elles ne risquent rien à cogner -sur n'importe qui- parce qu'ils/elles sont je cite : "cotorep", insolvables et déjà déclarés irresponsables. Si ce n'est pas une forme de préméditation, qu'on me dise ce que c'est.)

Ici c'est curieux mais j'ai l'impression de me comporter sur le cas de Bastien comme enfantiste** (il n'y a pas de mots pour dire cela, comme par exemple le mot "féministe" pour dire notre lutte pour l'égalité... et ce n'est pas un hasard ; n'est-ce pas étonnant qu'on ne puisse même pas nommer cette attitude, cette réaction de soutien d'une victime plus faible que son assassin.. ou ce qui la sous tend? .) ... confrontée que je fus de plein fouet à certaines qui, sur la seule base que c'est une femme qui a fait ça, m'ont dézinguée dans la plus pure tradition macho des mecs qui défendent l'un d'eux accusé de tabassage d'une femme...  Sauf que là, la femme qui ose se lever, c'est moi et quelques autres, et celles qui me démolissent, ce sont d'autres femmes sur une base féministe...

Note: on me fait aussi dire n'importe quoi en ne citant qu'une partie d'une phrase. Exemple si j'écris que "je ne dis pas que je suis féministe" j'ajoute "parce que clamer que je le suis est suspecte car cela semble supposer que je puisse ne pas l'être" car c'est l'évidence, nuance, et de taille..

** S'il n'y a pas de mot "enfantisme" c'est tout simplement parce qu'on englobe la défense des enfants dans le féminisme. Comme si a priori les femmes -les féministes- devaient être aussi enfantistes (c'est à dire protéger les petits.. grâce à une faculté à nous seule dévolue qu'on appelle parfois instinct maternel... ) Ici c'est cocasse : les extrêmes se rejoignent ! Non. L'instinct maternel, c'est encore un concept -un peu récent d'ailleurs- controuvé : l'homme et les femmes avec ont peu d'instincts, la société les leur a, ou ôtés ou mis en berne.. L'instinct maternel ou simplement la glorification de la maternité est une manière qu'a la société machiste de réduire les femmes à un "rôle" dit "naturel et leur faire accepter double travail, soumission et ponte à outrance, surtout en période où on a besoin de chair à canon. Il est significatif que des féministes -ou du moins le vocabulaire et ses lacunes révélatrices- jouent exactement le même jeu en identifiant féminisme et enfantisme. C'est de là que le bât blesse et c'est là que vient mon désingage. Parce qu'en le cas, j'ai priorisé le plus faible, l'enfant, comme c'est le cas habituellement avec "les femmes" dont je suis.

On ne s'entend pas sur les mots: je suis féministe comme anti raciste (qu'il est agaçant d'avoir à énoncer de tels pléonasmes mais j'y suis contrainte par des accusations) c'est à dire que je pense tout simplement -comme tout le monde- et qu'en plus je suis du coté des "dûkvalden" toutes catégories confondues, toujours... Et là, désolée, le dükvalden, c'est Bastien et Bastien seul, pas sa mère ou secondairement : elle n'est pas morte, elle. Englober systématiquement enfantisme et féminisme serait comme si un mouvement contre telle guerre précise était également un mouvement contre telle autre. Parfois c'est le cas, mais parfois, non, au contraire même. Cet englobement se fait toujours au bénéfice des plus forts ou plus exactement des moins faibles, au bénéfice de ceux/celles qui peuvent parler, militer, pétitionner, passer des vidéos, raisonner, fût-ce fautivement.. (ici les femmes contre les enfants). Pas de panique : ça marche souvent -dans ce cas précis du féminisme- mais comme on vient de le voir, comme le montre le tabassage virtuel dont j'ai été victime PAS TOUJOURS.

Au fait, je voudrais juste poser une question que personne apparemment n'a posée, s'attachant à la détresse de la mère, à sa souffrance et à son inertie -je rappelle ici qu'elle est arrivée LIBRE au procès ce qui, en termes juridiques, signifie qu'elle risquait moins que les trois ans qu'elle avait déjà effectués...  qu'elle même le pensait aussi, faisant déjà des projets pour sa nouvelle vie avec sa fille qu'elle imaginait récupérer à la sortir du tribunal.. etc.. Là aussi, on a un invraisemblable.. quel mot employer? égocentrisme, égoïsme, indécence, aveuglement vis à vis de la réalité, non conscience de ses gestes... qui confinent à l'horreur.. comme Valérie Subra qui, après avoir avoué sa complicité active dans deux assassinats avec tortures préalables, a demandé au policier qui l'avait interrogée : maintenant, je peux partir ? Puis.. "est-ce que je pourrai aller passer Noël avec ma famille ?" -c'était quelques jours après- .. Certains criminels, (certains séides des nazis par exemple), qui se prennent eux mêmes pour de simples exécutants, de simples outils, sous emprise si l'on veut, me semblent encore plus dangereux que les "auteurs", initiateurs. Si on raisonne en ces termes seulement, la mère de Bastien a été justement condamnée et même devrait l'avoir été davantage en raison de sa dangerosité potentielle. "Les responsables (des massacres), ce ne sont pas les nazis eux-mêmes mais cette foule inerte toujours prête à tourner avec le vent qui n'a pas bougé devant les pires horreurs.." de mémoire, (Gustave Nouvel in "Lettres à Lydie".)

Ma question là voici : COMBIEN DE TEMPS MET-ON A MOURIR DANS LE TAMBOUR D'UNE MACHINE A LAVER RÉGLÉE POUR UNE HEURE EN MODE ESSORAGE ?

* "Secret de famille" HL Frison Roche éditeur.

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Le dossier "Bastien, l'enfant tué dans une machine à laver par son père pendant que sa mère faisait un puzzle avec sa fille.. La responsablité des femmes aussi. Débat féministe. http://journalphilosophoque.blogspot.com/2015/09/bastien-le-dossier.html

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