jeudi 4 février 2016

Familles je vous hais (synthèse).. des haines intermittentes


A l'origine, il y a Marguerite, une femme d'exception..  qui eut deux enfants : une fille aînée (préférée dit-on), ma mère, et un fils ensuite .. Puis deux petits-enfants : moi, aînée (fille de sa fille) préférée dit-on et mon cousin, fils de son fils, plus jeune. L'affaire commence et remonte en 1945. La guerre est finie, ma mère et mon oncle ont 20-26 ans. Une réponse de ma mère (dont le fiancé est mort sous la torture) ... qui claque sec


... à son "jeune" frère (ex maquisard) qui lui annonçait ses fiançailles*... [c'est la phrase-choc qui me frappa à la figure jusqu'au KO final -récent-.)]

* .. avec une jeune fille qui avait été l'amie d'une femme dont le compagnon était un officier allemand .. (!)
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L'affaire commence là.. et finit 
avec moi (70 ans après !).. Saint Machin, un village un peu tristounet... c'est la guerre..

ET CA A SUIVI SON COURS.... 69 ANS, LENTEMENT MAIS SUREMENT, VERS LE CŒUR..




Le ver dans le fruit ronge... nidifie... et recrute.. Ça va, ça vient !!! car par ailleurs je (Léna) suis aimée semble-t-il.. (je ne suis pas "responsable" en effet, née après la bagarre.. mais par la suite je le deviendrai!!) Phénomène étrange que celui de l'oubli intermittent et sélectif.. d'un geste (ici, même pas mien, bien que je le revendique) qui selon les "nécessités" est dirimant (haine) ; secondaire (tolérance) ou carrément n'existe pas!! (oubli). Selon que je suis aimée (ou aimable) ... non pas en fonction de moi (qualités, défauts) mais d'artefacts totalement aléatoires voire inconnus qui ne me concernent qu'indirectement. (Lorsqu'il s'avéra que mon cousin avait des difficultés scolaires et pas moi, je fus haïe et on ratissa alors tout ce qui pouvait nourrir la rancœur.) L'erreur (inculquée) des victimes est de chercher en elles (comme défauts) les causes de la haine dont elles sont l'objet, ce qui les torture en une vaine et mortifère lutte : parfois ces "causes" sont tout à fait extérieures (et elles les ignorent comme tous sauf le/la haïsseur/se !) et parfois ce sont des qualités au contraire qui motivent l'exécration et lutter contre revient à SE DÉTRUIRE SOI MÊME !.



.. et ça marche ! sauf que la haine qui pour Josette, concernait essentiellement Lydie, chez sa bru, le support de son transfert, va s'accrocher surtout sur Léna (la Sultane étant un trop gros morceau). (Josette finira par suivre le mouvement ?) Métastases renforcées.


Allusions sordides, réitérées, à demi.. ça 
marche même du feu de Dieu !


Accusations non formulées... pire que 
si elles l'étaient (d'inceste)..

Mais contre Léna (un morceau) il faut recruter : les enfants sont là pour ça ! Qu'on les utilise et qu'on obère en partie leur existence future n'est pas perçu ou passé au second rang : seule importe la haine à assouvir, par un/e séide interposé/e, même si c'est celle-ci qui in fine le paiera.



Ça se poursuit donc et s'enfle avec d'autres acteurs ou actrices au casting .. à l'infini. Un besoin de haïr ? (Léna est belle, cultivée et d'un milieu idoine, pas Gilberte.) Un manque de discernement (pour ce qui est de Sonia, la jeunette, dernière recrue), sous l'emprise de sa mère?
TOUCHANT ! LE PERSONNAGE (HISTRIONIQUE) A LA PARTICULARITÉ SAVOUREUSE DE MENTIR (ET EN RAFALES!)... A CONTRARIO DE LA VÉRITÉ... AINSI CLAIREMENT EXPOSÉE ! CE QUI LA DÉVOILE : LORSQU'ELLE CLAME "NE CROYEZ SURTOUT PAS QUE C'EST MOI QUI AI POUSSÉ MA FILLE CONTRE LÉNA, JAMAIS JAMAIS JAMAIS JE SUIS PAS COMME CA... J'Y SUIS POUR RIEN SI ELLE EST VENUE L'AGRESSER CHEZ ELLE !! J'Y AVAIS RIEN DIT JE VOUS JURE SUR LA TÊTE  DE MA FILLE ETC.. !" IL SUFFIT DE REMPLACER LA NÉGATION PAR UNE AFFIRMATION POUR AVOIR LE RÉEL... (Y COMPRIS S'IL S'AGIT DE MANIP ET GESTES UN PEU SOPHISTIQUÉS AUXQUELS ON N'AURAIT PAS SONGÉ !!)  
(Voir articles suivants)... 
C'est donc l'histoire d'une haine issue d'un très ancien passé -la guerre de 40- ... d'une femme contre sa belle-sœur (la Sultane de la famille)... haine ensuite "oubliée" (ou plus exactement mise en stand by, le personnage étant hors d'atteinte) pendant 65 ans, toute une vie (anniversaires, fêtes, cadeaux, une famille normale, chaleureuse).. et qui éclata enfin juste après la mort de la Sultane ... contre sa fille (moi). La mort de ma mère tout ce temps haïe fut saluée comme il se doit par une fête bruyante dans un jardin jouxtant le mien.. afin que je ne perdisse rien cette nuit-là des éclats de rires et joyeuses blagues de convives un peu éméchés (dont la plupart ignoraient sans doute le drame) ... 

Et ça continue : la haine fut ensuite répercutée (et démultipliée) sur et par des "innocent/es" (les collatéraux et leurs enfants) ... mais des innocents qui, épousant la Cause cachée mais consensuelle (Josette-Gilberte-Sonia.. à savoir qu'ils avaient été honteusement mis à l'écart et défavorisés par l'aïeule circonvenue ou injuste) des innocents qui devinrent immédiatement coupables et souvent plus virulents que leurs parents... (briefé/es qu'ils furent à longueur d'années, remontés comme des horloges) jusqu'au clash final (une intrusion violente dans mon domicile (traumatisée, je partis un an et demi loin de ces cieux troublés)... 
Oui, famille, je vous hais.

* Frère et sœur étaient engagés maquis- résistance (plus modestement pour ce qui est de la sœur, ma mère)... tandis que Josette, commerçante de toujours, clientèle oblige, était plutôt à l'opposé sourires-à-tous.. y compris pour la cliente (devenue amie) compagne quasi officielle d'un occupant nazi en 40.
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Question de fond : si j'avais ignoré l'histoire, qu'aurais-je pensé de cette haine qui, à la mort de ma mère, déferla (ou plutôt s'exprima) soudain contre moi avec une telle virulence? Que j'étais coupable ! de quoi? quand on cherche on trouve .. de quelque chose ! et donc durablement traumatisée. Ce ne fut pas (trop) le cas: par chance je "savais" ou du moins j'avais fini par deviner ce "quelque chose" dont on ne devait pas parler et qui ensuite, longtemps après, (peu avant sa mort !) me fut confirmé directement par ma mère : ma tante Josette que j'aimais tant, belle, gentille, généreuse... avait été l'amie proche d'une collabo avec laquelle elle prenait le petit déj tous les matins.  
[Quand il ne fallait pas que les enfants comprennent, les deux excellentes femmes qu'étaient Marguerite (ma grand-mère) et Josée sa sœur passaient automatiquement en VO -en occitan-... si bien que mes oreilles se dressaient immédiatement ... et que petit à petit, je compris, et l'occitan et, plus important, ce que je ne devais pas savoir (!), du moins à demi car même en VO elles codaient un peu leurs propos. Cela donnait :
- Ce n'était pas de sa faute, cesse de parler de ça!" 
- Bien sûr ! une collabo ! sa meilleure copine !"... 
- Mais elle était si jeune... elle ne savait pas... elle ne se rendait pas compte de ce que cette femme... faisait... enfin... était... représentait.."
-Ah oui ? C'est toi qui dis ça Margot? 18 ans c'est  l'âge où ton fils a pris le maquis ; lui, il savait.. Et au même âge, Josette, elle, ne savait pas ! Pauvre petite commerçante qui faisait son fric avec cette.." 
-Bon, la guerre est finie maintenant, ils sont amoureux, heureux, ils ont eu David.. ça ne nous regarde plus à présent, c'est le passé.." 
- Oh oui, comme c'est commode !! Un fils, et le tour est joué. Je vais te le dire Margot, ça ne change rien à ce que sa mère a été l'amie proche d'une collabo... et David, je ne peux pas l'aimer comme j'aime Léna... Et ne me dis pas le contraire, ne fais pas ta commerçante, ton hypocrite, je sais très bien que toi non plus. La guerre est finie... il faut oublier... ne pas ressasser comme je fais.. Ça dérange ! Tu oses dire ça, tu n'as pas honte? Et à propos, tu te souviens peut-être, le fiancé de Lydie, tu sais, ta fille... donc ton presque gendre.. comment il va, lui ? Il est ressuscité ? Ah non, suis-je bête, il est toujours mort, c'est idiot..  et tu dis qu'il faut oublier" etc etc..] 

Résumé. Un homme était mort qui aurait dû vivre... ma gentille tante toujours souriante avait l'amie d'une collabo... ma mère et apparemment ma grand-tante ne pardonnaient pas... (mais Marguerite et bien sur Luc -mon oncle-, si).. je reconstituai le puzzle par morceaux, petit à petit et finalement en totalité longtemps après. Mais ce fut bénéfique : je compris à cette occasion que les "grands" n'avaient pas toujours raison contrairement à ce qu'ils assuraient aux "petits", la preuve : ils n'étaient pas d'accord sur la conduite à tenir. 
Puis j'oubliais aussitôt : de telles vérités étaient trop dérangeantes et incompréhensibles : j'aimais tous ces personnages, certains presqu'à égalité. De même, il n'est pas exclu que Josette aussi ait "oublié" de temps en temps sa haine (et de fait qu'elle en soit même venue à apprécier cette belle-soeur abhorrée qui cependant était là lorsqu'il le fallait, lorsqu'il fallait aider son fils par exemple etc...) Une haine sans doute cachée certes mais peut-être intermittente. De même il est probable que j'aie tout de même été aimée... de manière tout aussi intermittente (car petit à petit la jalousie -je réussissais mieux que mon cousin à l'école- s'en mêla). De même, j'oubliai ces discussions dérangeantes entre Margot et Josée (que cependant je suivais avec passion et même tentais de poursuivre par ailleurs, prêchant parfois -avec Lydie- le faux pour savoir le vrai -et ça marchait-) ... ces discussions qui ne me revinrent en mémoire que longtemps après (à la  mort de Lydie!)... tout comme j'oubliai qui m'avait appris à lire (une interdiction absolue de Lydie) alors qu'à l'époque je le savais. (En quelque sorte, j'avais voulu l'oublier ... mais je l'oubliai au delà de ce que j'avais voulu!) Il est probable que ce type de phénomène est identique à celui qui, (pour ce qui est de graves maltraitances, surtout si elles ont lieu avant 3 ans) fonde les victimes à se taire... voire à nier, sincèrement.. (ou non !) alternativement, de temps en temps (c'est à dire qu'elles semblent de quasi schizophrènes !! -ce qui les décrédibilise-.) Tiraillées entre deux vérités d'évidence aussi puissantes les unes que les autres (ici : "ma tante est une femme bonne et généreuse que j'aime infiniment et qui le mérite"... et "ma mère et Josée ne se trompent jamais et méritent encore davantage mon amour") la victime choisit l'alternance ! Un coup c'est "oui" (ma mère a raison, -on ne peut se fier à Josette, menteuse comme beaucoup de commerçants et prête à beaucoup pour s'assurer une clientèle qu'elle drogue d'alcool-)...  un coup "non" -ces histoires de collabo n'ont jamais existé, je ne veux plus le savoir, et puis elle ne devait pas savoir... et  j'oublie- .. jusqu'au moment où l'oubli devient réel et total, définitif et irrattrapable, ce fut ce qu'on pourrait appeler l'oubli de l'oubli. J'ignore réellement (depuis combien de temps ? depuis toujours me semble-t-il, ce qui est évidemment faux) qui m'a appris à lire alors qu'à l'époque où je savais qu'il ne fallait pas le dire, (un veto de Lydie qui voulait m'apprendre elle-même -malade, elle avait dû me confier à Marguerite et Josée... et à d'autres qui du reste s'occupèrent parfaitement de moi, si j'excepte et encore, non, il n'y a pas de raison de l'excepter ! la "dissidente" qui m'apprit à lire) à cette époque, évidemment je le savais ! Étrange non ?    


Suite ici
 http://journalphilosophoque.blogspot.fr/2016/01/attention-mecs-blackboules-danger.html

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